Belgique : des discriminations trans toujours prêtes à l’emploi.
Harcelé pour être transgenre. Un choc pour certains, la norme pour d’autres. Quels sont les chiffres ? Y a-t-il un espoir pour 2024 ?
Deadnaming, mégenrage, insultes… Pour plus d’une cinquantaine de Belges transgenres, c’est le quotidien au travail. Malgré les changements de lois en 2023, la transphobie persiste.
Les chiffres inquiètent.
Malgré l’excellente place de la Belgique classée 2ème par Rainbow Europe, les chiffres restent pessimistes. Mathilde Woestyn, directrice actuelle de la FESOJ déplorait dans son TFE en 2023 :
Concernant la discrimination due à la transidentité, 77,77% des personnes répondantes
Mathilde Woestyn, « Discriminations dues à la transidentité en Belgique », page 46
déclarent en avoir déjà vécu dans le cadre professionnel
Un pourcentage qui, malgré son corpus assez faible (9 personnes), semble suivre les chiffres de l’année 2021. Une enquête réalisée par StepStone cette même année montre le taux de démission à la suite d’un mauvais environnement de travail avec un panel plus large. Les résultats sont sans appel :
De la phase d’embauche à la fin du contrat, les discriminations peuvent être nombreuses. C’est pour cela que certains employés transgenres préféreront cacher leur identité au travail. Certaines reviennent plus souvent en fonction de l’étape dans la vie professionnelle. Voici les plus récurrentes :
- Phase 1 (embauche) : Questions intrusives, profil cisgenre privilégié, secteurs moins accessibles.
- Phase 2 (durant le contrat) : Commentaires/insultes sur l’identité, agression physique.
- Phase 3 (fin du contrat) : Sentiment de devoir démissionner à cause du genre.
Les chiffres sont inquiétants,mais est-ce une fatalité ? Pas pour autant. Grâce à la loi représailles ou celle du changement d’identité, on peut voir que des efforts sont fournis pour aider cette communauté. Est-ce que ça sera suffisant ? Les chiffres de 2023 y répondront.