La flambée des prix dans l’éducation
L’inflation, un fardeau de plus en plus lourd pour l’enseignement à Schaerbeek
L’inflation concerne la majorité des secteurs économiques en Belgique tels que celui de l’électricité, du gaz ou encore celui de l’alimentation. La hausse des prix dans ces secteurs a un impact direct sur l’éducation. Dans cet article, nous analyserons les conséquences d’une inflation à la hausse sur l’enseignement et en particulier dans les écoles à Schaerbeek.
Impact de l’inflation sur le budget des écoles à Schaerbeek
D’abord, nous devons comprendre la notion d’inflation. L’inflation est l’augmentation générale et soutenue des prix des biens et des services dans une économie de marché comme celle que nous connaissons en Belgique. En octobre 2022, l’inflation en Belgique s’élevait à 12,27% et n’est passée à moins de deux chiffres qu’à partir de janvier 2023. Cette augmentation des prix a des répercussions sur le budget des écoles et notamment sur celles de Schaerbeek qui doivent alors faire face à des coûts de fonctionnement croissants. Par exemple, dans l’enseignement catholique, l’augmentation générale des prix s’élève à 175% pour le gaz naturel, à 82% pour l’électricité et à 70% pour le gasoil de chauffage. La facture énergétique des écoles se serait alourdie de 21 millions d’euros dans la période d’un an, passant de 121 à 142 millions, affirme la Fédération Wallonie-Bruxelles lors des dernières estimations obtenues à l’aide des données émises par Statbel, l’institut national de statistiques de Belgique.
Impact sur le salaire des enseignants
Les enseignants sont la pierre angulaire de l’éducation. Afin d’attirer et de retenir des professionnels qualifiés, l’éducation doit être à même de pouvoir fournir des salaires attractifs et adéquats aux professeurs. Selon le site web du portail de l’enseignement de la fédération Wallonie-Bruxelles, enseignement.be, depuis le 1er juin 2022, les salaires des enseignants ont connu une indexation de 2%. Cette indexation ne compense pas la flambée des prix et du coût de la vie.
Sophie Van Cauwenberge, directrice de l’école Imo School à Anderlecht, affirme que les professeurs de son établissement auraient aimé que cette indexation soit plus élevée.
Des ressources pédagogiques limitées, un enseignement fragilisé
Les écoles doivent acheter des fournitures scolaires, du matériel pédagogique, des livres et des équipements nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement. Le prix du papier a subi une augmentation allant jusqu’à 60% par rapport à la période antérieure à la hausse de l’inflation. Le budget des établissements s’est alors amoindri car l’inflation a engendré une hausse du coût du matériel pédagogique. Les conséquences d’une inflation à la hausse ne se limitent pas seulement aux aspects financiers à proprement parler. Les ressources pédagogiques telles que les manuels scolaires, les équipements de laboratoire et les outils technologiques sont également concernés. De plus, en raison d’un budget serré, les écoles peinent à investir dans des ressources pédagogiques supplémentaires telles que dans des programmes d’apprentissage numérique, des ateliers créatifs et des sorties pédagogiques. Par conséquence, les possibilités d’apprentissage pour les étudiants sont limitées. Les écoles sont donc confrontées à un dilemme : donner la priorité à certaines ressources au détriment d’autres besoins et la qualité de l’éducation en pâtit.
Les étudiants issus de groupes défavorisés à bout de souffle
Les étudiants issus de milieux socio-économiques défavorisés sont particulièrement vulnérables à l’impact de l’inflation sur les écoles. Ces élèves nécessitent davantage de soutien et le manque de ressources peut creuser un fossé, déjà existant, vis-à-vis des inégalités en matière d’éducation.
Le parcours extra-scolaire des étudiants
Les voyages scolaires
L’augmentation du prix de l’essence a également eu un impact sur le coût des voyages scolaires. Selon Sophie Van Cauwenberge, directrice de l’école Imo School à Anderlecht, le prix pour les séjours a augmenté en moyenne de 10%. Les établissements proposent alors des destinations dont les trajets sont plus courts ou des sorties proches de l’école afin de ne pas imposer une charge financière élevée aux familles des élèves. Cette initiative consiste aussi à proposer un dernier voyage scolaire à l’étranger aux classes de 6ème année secondaire cependant pour un séjour plus court, par exemple.
Les activités sportives
« En tant qu’administration publique, notre objectif est de permettre au plus grand nombre de participer à nos activités. Cette année, l’augmentation des prix est prise en charge par le ministère. », nous confie Yves Polomé, directeur général des centres sportifs, dans un article publié par Le Soir. En résumé, l’Adeps a réussi à maintenir les mêmes tarifs que les années précédentes pour ses séjours sportifs.
Peut-on surmonter l’inflation ?
L’inflation touche plusieurs aspects de la vie des habitants de Schaerbeek. Pourtant, les élèves et les professeurs ne se laissent pas abattre et ne reculent pas face aux adversités dans leur parcours pour l’éducation. Dans l’école Imo School située à Anderlecht, les élèves suivent l’exemple de leurs camarades des années précédentes. Ils organisent des ventes de pâtisseries et de bonbons durant l’année scolaire dans le but de financer des activités pendant leurs voyages scolaires. Les élèves d’autres années et les parents aident avec joie ces étudiants entrepreneurs.
« Pour eux (les parents), ce ne sont que quelques simples pièces de monnaie, ou un petit billet. Pour nos élèves, c’est une opportunité de vivre un voyage scolaire à la hauteur de leurs attentes. »
Sophie Van Cauwenberge, directrice de Imo School à Anderlecht
L’inflation est un défi économique et risque de laisser des dégâts pendant encore longtemps. Les établissements scolaires schaerbeekois en payent le prix. En effet, ils sont confrontés à des difficultés financières en raison de l’augmentation des coûts de fonctionnement et la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves se détériore. Pour surmonter ces défis, les autorités éducatives, les enseignants, les parents et les communautés doivent travailler ensemble pour trouver des solutions innovatives, créatives et durables. Lorsque nous investissons dans l’éducation, nous investissons dans l’avenir de nos enfants et surtout dans l’avenir de toute notre société.
Pour en savoir plus sur l’autrice
Gül Kaplan est une jeune étudiante en communication dans la Haute École ISFSC. Depuis petite, elle a toujours voulu travailler dans un domaine qui touche l’anglais, le français et le turc, trois langues avec lesquelles elle a grandi. Passionnée par la photographie, voyager et apprendre de nouvelles langues, Gül veut construire sa carrière dans le secteur événementiel ou alors faire traductrice dans le journalisme.
