Un projet efficace pour aider les usagers de drogues en situation de précarité ?

Objectif : viser une consommation sécurisée et donner aux usagers de drogue en situation de précarité les moyens d’agir dans la société grâce au projet ARTHA.

ARTHA (projet visant à accompagner les usagers de drogues en situation d’exil et de vulnérabilité) a mis en place une assistance médicale, psychologique et juridique pour les migrants qui luttent contre de nombreuses addictions. Les usagers qui sont en situation précarité, seuls, qui ont des difficultés à s’insérer dans les systèmes de soins, prennent des risques pour leur santé. Épaulé par Bruxelles Prévention et Sécurité, Médecins du monde s’est associé à l’ASBL Lama pour créer le projet ARTHA.

La coordinatrice Mahdieh Moudan souligne que Médecins du Monde fournit beaucoup de matériel, notamment pour la réduction des risques. Elle précise que Médecins du Monde aide à implanter ce projet sur différents réseaux humanitaires.

Le projet ARTHA : Que font-ils ?

ARTHA donne la possibilité d’avoir des soins de santé, d’accompagner les usagers de drogues, vers des services spécialisés. La majorité du public est en grande précarité, migrant, sans domicile fixe. ARTHA offre ainsi un soutien plus que bénéfique, ils mettent à disposition des usagers : des médecins, des repas, des douches et un lieu où se reposer quelques heures.

ARTHA fournit du matériel stérile, des pipes à cracks, seringues stériles, bacs de récupération de matériel usagé. La coordinatrice s’exprime ainsi : “Fournir du matériel n’est pas seulement une façon d’aider, mais aussi de réduire les risques, déconstruire le tabou sur la consommation. »

« Lorsque nous leur donnons du matériel, nous voulons aussi qu’ils comprennent qu’ils ne doivent pas partager les aiguilles au risque de contracter des maladies transmissibles par le sang. C’est un moyen pour pouvoir accrocher et créer un lien avec le patient”. L’organisme dispose également d’un accompagnement psychosocial qui facilite l’accès au soin de santé.

L’objectif ? ARTHA vise l’éducation à la santé, faciliter la compréhension sur les différents types de soins médicaux qui sont à disposition des usagers des drogues. La finalité des choses ? Montrer le chemin aux usagers de drogues, les rendre autonomes.

« Le dispositif leur redonne confiance en eux. On leur fait comprendre que la surconsommation est aussi une maladie. On veut les habituer à venir se soigner, cette habitude manque beaucoup pour les usagers. »

La coordinatrice Mahdieh Moudan

Pris aux pièges

L’interviewé, Bruno Valkener, chargé de communication de l’ASBL, participe au projet GAT. Il s’agit de la première salle de shoot encadrée destinée à éviter la consommation en plein air à Bruxelles. (Brève: La drogue court les rues, que faire pour la Belgique)

Bruno Valkener s’exprime sur la surconsommation de drogues qui explose dans la capitale belge. L’interview est réalisée par la journaliste Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez animatrice et présentatrice télé, disponible sur le média Bx Média de Bruxelles.

Les quatre premières minutes expliquent comment les personnes en situation de précarité, sans domicile fixe, tombent facilement dans la dépendance. Depuis la crise du covid, le prix des drogues a fortement chuté. Les personnes en situation de précarité sont une cible idéale pour les trafiquants de drogues. Une boucle infernale prend souvent le dessus. Au début, ils en prennent par nécessité, pour affronter la vie en rue, comme le froid, ou même pour oublier. Problème ? Après la descente, l’envie de reconsommer revient, un vrai cercle vicieux !

Plusieurs rapports d’activité émis par l’ASBL DUNE et ARTHA, montrent parmi ces usagers, un taux élevé de séjours irréguliers. Dans le cadre du projet ARTHA, l’analyse du public montre que 66 % sont en situation irrégulière. Dans ces 66 %, on constate que 46 % sont à la rue. Pour l’ASBL DUNE, une association de réduction des risques liés à la consommation de drogues en milieu précaire, 90% de leur public n’ont pas de moyen d’hébergement. Une question se pose ? Comment ARTHA aide-t-elle ses membres à s’intégrer dans la société ?

Inclure les usagers dans la société

Depuis la crise du covid, la précarité a augmenté. Image par Alexander Fox | PlaNet Fox de Pixabay

La coordinatrice d’ARTHA apporte une piste de solution :

« On les informe sur ce qui existe autour, on les accompagne vers des structures sociales. On les guide pour les démarches administratives, on les accompagne moralement avec un encadrement psychologique et social. Nous sommes à leurs côtés pour les démarches juridiques, s’il faut un avocat plus le suivi des démarches administratives.”

La coordinatrice Mahdieh Moudan

ARTHA organise des consultations, guide les réfugiés vers divers réseaux comme Fedasil, l’Agence Fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile. L’équipe d’ARTHA est ainsi composée d’accompagnateurs sociaux. Quand c’est possible, Ils amènent leurs publics vers l’intégration administrative, dans des institutions proposant une aide pour les frais médicaux, les consultations médicales, accès aux médicaments, etc. ARTHA opère également l’obtention de cartes médicales, auprès du CPAS.

La coordinatrice mentionne que l’objectif est de créer un réseau de structures autour de la personne pouvant répondre à ses besoins. Malheureusement, les CPAS sont de plus en plus débordés… Arriveront-ils dès lors à pouvoir aider toutes ces personnes de plus en plus dans le besoin.


Emmanuelle Nzapa

J’aime les arts extravagants comme l’expressionnisme. Écrire des poésies est une de mes passions et lire me donne une dose de fantaisie quand je veux m’échapper de ce monde. Je fais actuellement des études en communication. Mon but est de devenir Chargée de communication dans le secteur culturel ou de la mode.

signature : Nzapa Emmanuelle