Bruxelles : Pollution même à la maison !
L’air intérieur peut être plus pollué que l’air extérieur si on ne l’entretient pas. Sachant que l’on passe plus de 85% du temps dans des endroits fermés, cet air a des incidences directes sur la santé et peut diminuer l’espérance de vie.
« Chaque année, la pollution de l’air cause la mort prématurée de plus de 900 Bruxellois et cela représente 11% des décès en Région de Bruxelles – Capitale », souligne l’association Les Chercheurs d’Air.
Impact sur la santé
Il est connu que la pollution et les particules fines (PM2.5) dans l’air ont un impact sur la santé et entrainent des troubles. La pollution de l’air se retrouve dans nos poumons quand on respire mais les plus petites particules, elles, se retrouvent dans notre sang. Les maladies liées à la pollution ne sont pas seulement pulmonaires, cardiaques ou vasculaires. Elles peuvent affecter la capacité de réflexion et entrainer une diminution de l’espérance de vie. Même si la pollution atmosphérique a diminué grâce aux avancées technologiques et aux nouvelles règlementations, l’air intérieur est tout autant pollué que l’air extérieur et ces deux airs ont des sources différentes. En effet, la pollution de l’air intérieur se caractérise par : la fumée de cigarette, les pesticides, le radon, les produits ménagers, la moisissure, … Tandis que la pollution de l’air extérieur, elle, se caractérise plutôt par : le trafic automobile, les transports, les activités industrielles, l’agriculture, le chauffage au feu de bois, … La qualité de l’air peut avoir des effets sur notre santé à court terme (allergies, irritations, asthme, pathologies respiratoires) ainsi qu’à long terme (cancers, maladies cardiovasculaires, troubles neurologiques).
Et la pollution sonore ?
Le premier radar anti-bruit de Bruxelles a été installé à Schaerbeek en février 2023. Le ministre de l’Environnement Alain Maron ainsi que Bruxelles Environnement ont présenté ce prototype. Celui-ci est doté de 58 micros qui détectent la vitesse, le type de véhicule ainsi que le bruit individuel. La pollution sonore a des impacts méconnus sur la santé. Elle peut être responsable de problèmes de stress, cardio-vasculaires, d’ouïe ainsi que d’insomnies et de migraines. Selon l’Ecole de Santé Publique, chaque habitant perd au moins 8 mois de vie en bonne santé à cause de la pollution sonore.
Découverte à Schaerbeek
« Réseau Idée » est une ASBL qui se trouve Rue Royale à Schaerbeek, qui existe depuis 1989 et qui travaille sur l’Education à l’Environnement. Il s’agit d’apprendre à mieux connaître la nature, les enjeux environnementaux et socio-environnementaux. Cette organisation réunit 130 associations, wallonnes et bruxelloises, actives dans l’Education à l’Environnement. Julie Ramboux, chargée de Communication au sein de ce réseau, explique que leur rôle n’est pas de produire des évènements mais de trouver des outils et des approches pour ceux-ci. L’ASBL produit le magazine « Symbioses » dans lequel se trouvent des articles de fond, la mise en avant des pratiques de leurs membres et des activités pédagogiques comme par exemple une cueillette de champignons. Il est distribué dans pratiquement toutes les écoles. Edité 4 fois par an, chaque exemplaire traite d’un sujet bien spécifique. Parler d’environnement peut nous faire penser aux nudges verts. Il s’agit d’outils qui utilisent les biais cognitifs pour générer des comportements positifs envers l’environnement.
Par exemple, à l’aéroport d’Amsterdam, une mouche a été peinte dans un des urinoirs, ce qui a donné envie aux hommes de la viser. Ce nudge a permis de réduire les fuites d’urine ainsi que le nettoyage. « Ce n’est qu’un début, une première étape » déclare Julie Ramboux. Elle précise que s’il y a autant de blocages c’est aussi parce que le cerveau est programmé d’une certaine façon. Elle trouve tout de même cela très intéressant et pense que cet outil devrait être appliqué aux publicités pour toucher les personnes climatosceptiques. Mais alors, est-ce que rendre obligatoire l’Education à l’Environnement serait une bonne chose ? Pour Julie Ramboux, ce serait génial si ça l’était car c’est indispensable. « Je pense que l’enseignement doit être profondément revu ». Etant donné que l’enseignement est le meilleur canal, il faut donner des outils aux professeurs car ils ne savent pas comment s’y prendre et craignent de mal faire. Il faut les former. Parmi les 130 membres que Réseaux Idée compte, plusieurs associations réalisent des formations pour les enseignants mais, malheureusement, c’est toujours sur base volontaire. Ne sont intéressés que les gens déjà concernés par la cause et très rarement les personnes qui ne savent pas.
Quelques Tips
Il existe des conseils à appliquer régulièrement si l’on souhaite améliorer la qualité de l’air autour de soi et donc éviter l’exposition à la pollution atmosphérique. En ce qui concerne l’amélioration de l’air intérieur, l’aération quotidienne des pièces principales de son logement est primordiale. Ouvrir grand ses fenêtres au moins 15 minutes le matin et 15 minutes le soir est indispensable. Il faut également diminuer les sources de pollutions donc ne pas fumer à l’intérieur de chez soi par exemple. Pour ce qui est de l’air extérieur, il est conseillé d’éviter de se déplacer à proximité de zones avec beaucoup de circulation, de se déplacer à vélo et/ou en train. Pour plus de conseils :
Dans la région bruxelloise, un plan régional Air Climat Energie a été intégré. L’ambition est claire : sortir Bruxelles de sa dépendance aux énergies fossiles. Ce plan prévoit notamment une grande accélération dans la production d’énergies renouvelables comme le solaire avec des panneaux voltaïques. Il s’agit donc de faire sortir progressivement les énergies fossiles (sortie du mazout pour 2035).Une diminution de 47´% des émissions de gaz à effet de serre est également prévue pour 2030. Cette baisse permettra d’améliorer la qualité de l’air, la santé humaine ainsi que l’environnement. Pour être actuel, ce plan a, par exemple, rendu obligatoire le tri des déchets alimentaires et de jardin cette année et envisage la verdurisation de 20 cours de récréation dans des zones où les espaces verts manquent pour 2024. Mais pour faire avancer la situation il faut que tout le monde y mette du sien [citoyens, écoles, entreprises, communes, associations, …] afin d’obtenir des résultats positifs et de retrouver l’espoir d’un futur florissant.
Je m’appelle Charlotte Jantas, j’ai 19ans, je suis en première année de bachelier en communication à la haute école ISFSC et j’habite à Schaerbeek. Sur un plan personnel, j’adore voyager, cuisiner et être en compagnie de mes amis. Sur un plan professionnel, j’aimerais m’orienter vers le secteur de l’évènementiel ou de l’audiovisuel. Les enjeux climatiques, environnementaux et sociaux m’intéressent énormément. C’est pour cela que l’objectif de mon article est de sensibiliser le plus de gens possible à l’énorme impact que peut avoir la pollution sonore ou atmosphérique sur la santé mentale et physique.